Voyage au cœur de la Famenne
La belle région naturelle de Famenne-Calestienne est régulièrement confondue avec l’Ardenne voisine. Elle s’en distingue pourtant par bien des aspects tels que son sous-sol, ses multiples paysages, son habitat, son occupation aux temps passés. Le Famenne&Art Museum propose un parcours diachronique présentant l’histoire de l’occupation de la région par l’homme du Moyen Âge jusqu’au XXe siècle.
Un parcours historique captivant
Nos collections révèlent les modes de vies passés et les traces qui en subsistent aujourd’hui. Objets archéologiques, maquettes, sculptures, peintures, objets en marbre, mobilier, dentelles, photographies illustrent ce voyage dans le passé.
Une ligne du temps unique accompagne les visiteurs afin de mettre en perspective l’histoire locale et celle ailleurs dans le monde.
Un parcours multisensoriel à destination des enfants permet d’éveiller l’attention des plus jeunes en proposant des actions et des jeux stimulants. De courtes capsules vidéo donnent vie aux objets exposés et procurent le contexte nécessaire à la bonne compréhension de dynamiques historiques plus vastes.
Trésors mérovingiens et carolingiens
Les collections archéologiques exposées présentent les pièces les plus marquantes découvertes dans les cimetières du début du Moyen Âge de Hamoir et Wellin.
La culture des populations franques, d’origine germanique, s’y présente dans toute la richesse des trousseaux funéraires. Objets finement ouvragés en or, grenat, lapis-lazuli ou verre multicolore révèlent l’originalité, la qualité et la diffusion d’un artisanat jusque dans les domaines situés en pleine campagne, devenus aujourd’hui des villages.
Peu de traces de l’époque carolingienne nous sont parvenues. Le Famenne&Art Museum a la chance d’abriter les très rares fragments matériels de cette époque. Bague, jeton taillé, éclats de verre et objets en os donnent un aperçu des savoir-faire, des pratiques alimentaires et des loisirs de l’époque.
Avez-vous déjà vu un biberon du XIVe siècle ? A quoi ressemblait Marche-en-Famenne lorsqu’elle était fortifiée ? Pourquoi Durbuy a-t-elle encore le statut de Ville aujourd’hui ? Qu’est-ce qu’une couleuvrine ? Autant de questions auxquelles vous trouverez réponse dans l’espace consacrés aux Moyen Âge central et tardif.
Tragédies et chefs-d’œuvre de Famenne
Peste, famines, tremblement de terre et razzias ont durement frappé les populations de Famenne au point que bon nombre de hameaux et villages ont disparus au XVIIe siècle. Le culte de Saint-Roch a ensuite connu un regain d’intérêt sans précédent laissant en héritage nombre de chapelles et de statues.
Cette situation s’apaise au cours du XVIIIe siècle comme le prouvent les gravures tirées des Délices du Pays de Liège illustrant la transformation de châteaux défensifs de Famenne en résidences palatiales ouvertes sur la nature.
Une des seules richesses de la Famenne est le marbre extraits des nombreuses carrières et transformées au XVIIe et XVIIIe siècles en une multitude d’objets comme des écritoires, des mortiers ou des plateaux pour mobilier.
La région et ses environs ont gardé la mémoire du menuisier Joseph Chignesse (1734-1805). Ses armoires caractéristiques ont traversé les âges tout comme certaines rares et fragiles dentelles du XIXe siècle. Elles rappellent que les femmes de Marche et de certains villages de Famenne se sont abondamment consacrées à cette pratique faute d’autres ressources.
Modernité et paysages en héritage
Restée en retrait de l’ample mouvement d’industrialisation que connaît la Belgique, la Famenne va être rattrapée par la modernité lors de la Première Guerre mondiale.
Les incroyables photographies de Léon Peret donnent à voir cette période trouble, l’occupant allemand, les prisonniers parmi lesquels des soldats des colonies mais aussi les habitants de Marche et des environs.
La peinture de paysage connaît un développement inédit durant le 20e siècle. La sauvage Famenne, par la variété de ses reliefs, la présence de nombreux cours d’eau et l’intérêt qu’y ont trouvé des artistes de renom ont attiré à leur suite un grand nombre d’autres peintres. Parmi ceux-ci Alfred Martin, André Hallet, Oswald Poreau et bien plus récemment, réinterprétant complètement ce sujet Charles-Henry Sommelette et Yves Piedboeuf.
Maître du Calvaire de Waha
Il est des génies de la sculpture de la Renaissance et des anonymes dont la production n’en est pas moins touchante. Le Maître du Calvaire de Waha est de ceux qui ont laissé des statues aussi marquantes que nombreuses mais pas de nom. Son style très personnel est plus original et plus subtil qu’il n’en a l’air au premier regard.
Malgré l’époque lointaine et les recherches qui y ont été consacrées jusqu’à présent, de nouvelles œuvres lui sont encore attribuées régulièrement. Que de miracles ont eu lieu au site du Monument pour en faire un important lieu de pèlerinage au XVIe siècle. Malgré cette gloire passée, il a échappé de peu à la disparition au cours du XXe siècle, après avoir été labouré lors de concours de moto-cross et pillé par des mécréants. Une partie de ce mobilier a heureusement été sauvée.